Pourquoi je n’ai pas aimé mes séjours à la maternité
La maternité, c’est un endroit assez spécial parce qu’il est teinté d’émotions : c’est quand même là que tu rencontres l’amour de ta vie après 9 mois longs et parfois intenses de cohabitation. D’ailleurs je ressens toujours un petit quelque chose quand je vois la mat’ au loin, en passant sur la Rocade. Je nous revoie tous les deux, en train de se dire que quand on repasserait dans l’autre sens on serait un de plus. Bref je m’éloigne. Aussi magnifique soit la naissance d’un enfant, j’avoue que je n’ai pas aimé mes séjours à la maternité, pour plusieurs raisons.
1. On crève la dalle.
Honnêtement. Alors déjà la bouffe est relativement insipide (voire franchement mauvaise selon les plats – mais à la rigueur on s’en fout), le problème c’est surtout que les quantités sont-juste-ridicules. Il paraît qu’en accouchant on fournit le même effort que lors d’un marathon, personnellement après avoir couru le marathon je n’ai pas mangé deux cuillères de purée de petits pois et 30g de Camembert Président. J’ai dévoré. Et là, les trois fois, je me suis retrouvée à finir tous mes plateaux repas en ayant l’impression d’avoir juste grignoté. Il faut dire que quand tu rentres à la mat’ à 1h du matin, et que ton repas suivant n’a lieu que le soir à 19h, tu peux légitimement avoir faim et vouloir plus qu’une Pomm’Potes et un croûton de pain. Alors c’est très gentil de vouloir nous faire perdre nos kilos de grossesse fissa, mais servez-nous des portions dignes de ce nom !! (Note aux futures mamans : embarquez plein de snacks dans votre valise de maternité !!)
2. Les sages-femmes passent leur temps à se dénigrer.
En tout cas, pas mal d’entre elles. Et toi, tu es prise entre deux, parce qu’il y a toujours une guéguerre entre les sages-femmes libérales et les sages femmes de la maternité, ou entre les sages-femmes de la mat’ qui ne sont d’accord entre elles. Exemple, alors que j’ai demandé un ballon pour accélérer le travail : Pff, mais non, ça ne sert à rien. Gardez vos forces ! C’est un truc de sage-femme libérale ça, elles ont jamais mis les pieds dans une salle d’accouchement. Ou bien : Ah, vous faites comme ça avec le bébé ? Ben oui, c’est ce qu’on m’a montré aux cours de préparation à l’accouchement. Ah ça m’étonne pas, mais c’est pas du tout ça. Allez, mettez vous d’accord les filles, et ne prenez pas les jeunes mamans en sandwich dans vos prises de positions.
3. Parce que tu es tout le temps dérangée.
Alors la journée, il y a les visites des proches, celles du personnel, on s’en accommode, mais quand ton bébé est enfin endormi, que ceux des chambres d’à côté ont arrêté de brailler, que toi même tu viens de fermer l’œil et qu’on te réveille à minuit pour prendre ta tension, bim j’allume la lumière en grand, je rentre en cognant trois fois le chariot…J’en ai pas pour long, hein Madame, après je vous laisse tranquille…Ah zut j’ai réveillé le petit…Ben non en fait. Je comprends qu’il y ait un suivi précis, mais peut-être que la tension peut être prise à 22h. Ou pas du tout si tout va bien, hein, simple suggestion.
4. Parce que c’est un gag.
La pénurie de personnel, c’est terrible. On t’envoie n’importe qui dans ta chambre, là j’ai eu une nana pour donner le bain, qui m’a prévenue d’emblée que c’était pas son rôle et qu’elle ne faisait qu’aider une collègue. On déshabille bébé, on le met dans l’eau et là je vois qu’il se couvre de boutons rouges – ils apparaissent en quelques minutes à l’oeil nu. C’est quoi ce truc ? Et là grand moment, elle me sort : ah ça c’est rien, c’est comment ça s’appelle déjà…la toxoplasmose. Déjà la toxoplasmose, c’est pas rien. Et ça se manifeste pas comme ça. Je n’ai pas relevé pour ne pas lui foutre la honte. Est-ce que j’en ris encore ? LOL. (ps : les boutons ont disparu comme ils sont venus en quelques minutes. Si quelqu’un sait ce que c’est…commentez 😉
5. Parce que j’ai été harcelée
Le dernier endroit dans lequel tu t’attends à être harcelée, c’est à l’hôpital. Tu es censée être entourée, chouchoutée, dans ton cocon de douceur. Laisse-moi rire. J’ai passé deux jours à pleurer pour une erreur de leur fait, un allaitement qui soit-disant devait être complété par un biberon, j’ai passé deux jours à me battre et à ne rien lâcher. L’histoire complète est ici, dans l’article Comment on a voulu flinguer mon allaitement. Je ne m’en suis toujours pas remise. Je ne pardonnerai jamais cette incompétence et cet acharnement sans nom sur une jeune maman.
A vous de partager votre expérience ! Je sais que pour certaines tout roule et c’est tant mieux. Venez me dire si vous avez aimé ou pas vos séjours à la maternité en commentaires.