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Travailler et continuer d’allaiter, mon expérience

Travailler et continuer d’allaiter, mon expérience


Comme je vous le confiais dans cet article L’Allaitement et Moi, j’ai eu une très belle expérience de l’allaitement avec Louis, moi qui avait choisi de l’allaiter sans grande conviction. J’avais également décidé de le sevrer fin décembre, 15 jours avant la reprise du boulot.

Et puis…je ne le sentais pas. L’allaitement marchait bien, je n’avais pas envie d’arrêter. J’ai regardé vite fait sur Internet si c’était faisable de continuer l’allaitement en travaillant (réponse : oui) et j’ai suivi mon feeling en me disant que j’allais tenter de continuer.

J’ai trouvé peu d’informations concrètes pour mettre tout ça en pratique : comment s’organiser, quand tirer son lait, combien de fois par jour, combien de biberons donner à la nounou…J’ai récolté des informations à droite à gauche : le pédiatre, la sage-femme, la vendeuse de bébé 9, ma copine Anne-Vé du blog Summer Girl, des témoignages sur Internet…Et j’ai compilé tout ça pour me faire mon propre avis.

Dans ce post qui va être un vrai pavé, je vous explique comment j’ai procédé pour continuer d’allaiter à la reprise du boulot – j’espère que ce témoignage vous sera utile ! Si vous êtes novice, n’hésitez pas à (re)lire les articles Ça marche comment un tire-lait, 5 conseils pour bien utiliser son tire-lait et L’allaitement et moi. Prenez un café, installez-vous confortablement, c’est parti.



Mission : stockage

Passage obligatoire : le tire-lait. Je l’ai loué un mois avant la reprise pour me familiariser avec la bête et faire un peu de stock. Du stock que vous serez bien contente d’avoir en cas d’imprévu, ou si vous avez une baisse momentanée de la lactation. Par exemple, j’ai été malade plusieurs jours au mois de janvier (merci les virus) et j’ai remarqué que j’avais bien moins de lait à ce moment-là. Je vous conseille effectivement de vous y prendre un peu à l’avance pour bien comprendre comment ça fonctionne et de quelle façon vous allez tirer le plus de lait.

Le dilemne ? Savoir quand tirer. Deux solutions : soit entre deux tétées, mais il faut être sûre que bébé ne va pas avoir faim plus tôt que prévu…c’est quasiment impossible et au petit bonheur la chance à moins d’avoir un bébé réglé comme du papier à musique. Soit tirer “ce qui reste” après une tétée (je peux déjà vous dire la réponse : pas grand-chose), ce qui est assez décourageant.

J’ai pris la 2ème solution, préférant m’assurer que Louis aurait toujours du lait à dispo (et éviter de le regarder hurler de faim ou s’énerver, impuissante…ou pire, devoir lui donner de suite le lait que je venais de tirer !). Donc tout ce que je pouvais récolter, je l’ai stocké, soit dans des sacs de congélation pour le lait maternel quand j’avais une bonne quantité (plus de 100 ml), soit dans un bac à glaçon en silicone, j’ai ensuite mis les glaçons de 20ml chacun dans un sac au congel. 
L’avantage ? S’il me manque aujourd’hui 60 ml pour faire un bib, je décongèle 3 glaçons et hop, pas de gâchis. Pensez à bien étiqueter vos sacs avec la date et la quantité congelée, quand vous décongelez, il faut toujours prendre les “plus vieux”. Quand j’ai repris le boulot, j’avais 2,7L en stock, ce qui peut sembler beaucoup, mais qui est en fait très peu : 2700ml, c’est 18 biberons de 150ml, soit 3 jours 1/2 de lait…

Dans le même temps, on a commencé à habituer Louis au biberon : son papa lui en donnait un par jour avec mon lait. L’idée c’était qu’il ne refuse pas de boire une fois avec la nounou…On avait lu plein de trucs sur les bébés qui refusent catégoriquement la tétine, Louis a tété sans difficultés du premier coup les biberons qu’on avait. (deux marques différentes).

La reprise du boulot


Bon à savoir : il n’existe pas de congé d’allaitement en France, mais il existe une loi qui vous accorde une heure par jour (généralement deux fois 30 minutes) sur vos heures de travail pour tirer votre lait.
La rémunération de cette heure se fait au bon vouloir de l’employeur, autrement dit vous pouvez ne pas être payée…Si vous avez lu mon article On allaite peu en France. Tu m’étonnes, voilà un exemple de plus que la France est complètement à la ramasse sur le sujet ! Je n’ai pas demandé à bénéficier de cette heure même si c’est un droit car je ne voulais pas “abuser” : mon boss m’a déjà gentiment permis de modifier mes horaires pour avoir mon mercredi aprèm…

Par contre je travaille en open space, j’ai donc demandé au patron de me prêter son bureau entre midi et deux (la seule pièce qui ferme à clé dans l’entreprise…) ce qu’il a accepté sans sourciller. Il monte même le chauffage pour que je n’ai pas froid 🙂

Bon déjà à ce stade vous voyez que ça se prépare en amont 🙂 J’en profite pour caser un coup de gueule : on lit partout qu’il est recommandé d’allaiter jusqu’à 6 mois mais si on donnait seulement aux femmes le moyen de le faire ?! Et puis surtout si on mettait tout le monde sur un pied d’égalité ? une copine qui avait une super convention collective a pu prolonger son congé mat’ de 6 mois pour allaitement. Je ne vois pas pourquoi c’est permis pour certaines et pas pour d’autres, tu parles d’une injustice…C’est dit, je referme la parenthèse)

Le lait maternel et la nounou


Quelle quantité donner à la nounou ? Là, c’est le pédiatre qui m’a aiguillée selon l’âge et le poids de Louis : à deux mois et demi, il m’a conseillée de donner trois biberons de 150ml à la nounou pour la journée. “Comme ça il n’aura pas faim”. Mouais, tu parles.

Dans la pratique il prenait deux biberons de 150ml et le troisième tombait plus ou moins à l’heure où je le récupérais, parfois il l’avait pris, d’autres non. J’ai donc décidé de donner seulement deux biberons à la nounou, ainsi qu’un stock de 750ml de lait congelé, à disposition si Louis réclame un troisième biberon. La nounou m’a vite signalée qu’il avait encore faim avec 150ml, je suis donc passée à 180ml puis à 210 ml en dix jours…c’était pas prévu 🙂 Voilà de quoi challenger ma production de lait…mais aussi espacer les tétées !

Concrètement : Louis se réveille vers 3h-4h du matin pour téter…Et oui, il ne fait pas ses nuits ! Je le réveille vers 6h30 pour le refaire téter, histoire qu’il ne se mette pas à hurler avant d’arriver chez la nounou. Comme ça, elle lui donne le premier bib dans la matinée, vers 10h et pas à 8h quand je le dépose.
Il reprend un bib vers 14h30, puis il tète à nouveau vers 20h. Ce qui nous fait 3 tétées par jour pour continuer de stimuler la lactation.

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Mon organisation


De mon côté : je ne tire pas ou très rarement du lait le matin, car c’est le rush, je n’ai pas envie de me lever encore plus tôt, je n’ai pas envie de voir mon tire lait alors que je suis dans le brouillard….
Je tire donc à ma pause déjeuner, entre 260 et 320ml, cela dépend des jours. Et à nouveau le soir quand il est couché, des quantités très variables : entre 40 et 150ml. Ce qui me manque, je le décongèle pour le lendemain.

Je ne vous cache pas que c’est beaucoup d’organisation, un gros rythme, et des calculs incessants : il va me manquer tant, il ne faut pas que j’oublie le lait au boulot, il faut que j’indique à la nounou lequel donner en premier…

Les astuces


Travailler et allaiter, ça peut vite devenir compliqué mais vous vous faciliterez la tâche si :

– vous avez deux kits d’allaitement, pour ne pas passer votre temps à les laver
– vous avez un grand bib pour stocker votre lait : j’en ai acheté un de 330ml “pour les grands” dans lequel je met le lait tiré le midi.
– vous mettez des post it partout si vous êtes tête en l’air : sur votre bureau, dans votre voiture, sur votre porte…histoire de ne pas oublier le lait quelque part. J’ai une fois oublié de mettre le lait au frigo en rentrant et j’ai dû jeter mes 300 ml, j’en pleure encore….
– vous avez un sac isotherme (avec pains de glace si vous habitez loin) ou une petite glacière pour le transport du lait.
votre nounou est réceptive, qu’elle accepte d’héberger du lait dans son congélo et les bibs dans son frigo.
– si votre conjoint a compris que ce n’est pas parce qu’il n’allaite pas qu’il ne peut pas aider : nettoyer le kit d’allaitement, répartir le lait dans les bibs le matin, préparer votre sac avec le tire lait sont autant de choses qui peuvent vous faire gagner un temps fou !

Conclusion ? Avec pas mal d’organisation et de motivation, on y arrive, même si la fatigue et la lassitude peuvent venir entraver votre bonne volonté. Si vous voulez continuer d’allaiter à la reprise du travail, mon meilleur conseil serait d’au moins essayer. Même si vos proches ne comprennent pas toujours ce choix, n’écoutez que vous ! Au pire, ça ne fonctionne pas, vous aurez eu le mérite de mettre toutes les chances de votre côté…

Louis aura été allaité exclusivement pendant 4 mois, j’ai donc atteint mon objectif, et depuis 15 jours en mixte, le sevrage se met en place doucement …et douloureusement, mais cela fera l’objet d’un autre article. 


Vous avez continué l’allaitement à la fin de votre congé mat’?


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Voir les commentaires (5)
  • Courageuse! Pour ma part, j'ai continué à allaiter mes filles jusqu'à 6 et 9 mois, mais en mixte. j'avais la chance que ma lactation puisse se régulariser, je donnais le sein matin et soir, et entre, la journée, elles avaient des biberons. tirer mon lait ne me faisait pas envie du tout…c'est encore plus contraignant que des tétées, je crois! Mais c'est top si l'on s'en sent la force!

  • Quelle organisation, franchement je suis impressionnée. Tu t'es vraiment du mal et tu as bien eu raison. Moi j'ai la chance de travailler de chez moi, je n'ai pas eu ce problème. Je pense que si je l'avais eu je n'aurais pas eu le courage car je n'aime pas vraiment tirer mon lait. Fiona a 6 mois aujourd'hui demain je vois la pédiatre, je pense que je vais lui parler de mon envie de la sevrer progressivement.
    Bises 🙂

  • super cette article, je suis enceinte en ce moment et j'avoue qu'avec le boulot que je fais (je suis infirmiere) je ne sais pas si je pourrais trouver le temps pour tirer mon lait au travail. C'est tellement dommage pour ma premiere, j'avais pris un congé parental forcement du temps, j'en avais. En tout cas, Merci pour tes petites astuces

  • Ton article est génial ! J'ai tiré mon lait pour faire des stocks pendant mon congés mat puis au boulot des 3 mois au 9 mois de ma fille. J'ai fini les réserves jusqu'à ses un an. A 14 mois elle a arrêté de téter. C'était une sacrée aventure. Epuisante mais intense, énergivore mais énergisante ! Cela dit ça m'a dégoûtée du tire-lait et pour un futur baby je ne pense pas que j'irai jusque là. Je tirais le matin après la première tétée, tous les jours de la semaine, le midi et au goûter mes 4 jours travaillés. J'avais envie d'apporter mon petit témoignage ! Bravo à toi !

  • Bravo pour ton courage et ta determination! C'est genial pour Louis! Tu auras pu lui donner tant de bonnes choses! Et les tetees sont aussi des moments de calins et de partage si agreables, je trouve…

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