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Mon accouchement # 2

Mon accouchement # 2

J’ai vécu un accouchement tellement parfait pour Louis (le récit d’accouchement ici), que je m’étais mis en tête que forcément, je n’aurais pas deux fois cette chance. Une histoire de karma, vous comprenez, et aussi, certainement une façon de relativiser et de mieux digérer si les choses ne se déroulaient pas comme on l’avait prévu. Et effectivement, ce fût le cas. On pourrait résumer ça par « Ça a mal débuté, mais tout est bien qui finit bien ». 

Allez prenez un thé, un coussin, ce récit d’accouchement ça va être long, long, long comme cette fin de grossesse !
Rappel des faits 
J-5 : Ma DPA était le samedi 6 avril. Le lundi 1er avril au soir, je commence à avoir pas mal de contractions, régulières. On décide d’emmener Louis à 23 heures chez la nounou, n’ayant pas de famille dans les parages, c’est elle qui le gardera. On attend que les contractions s’intensifient un peu pour aller à la mat’. En vain : à deux heures du mat’, elles se sont arrêtées et je vais me coucher.

J-2, nuit de mercredi à jeudi : à 3h du mat’, on est réveillés par Louis qui a vomi partout (première d’une longue série de vomitos…). On passe le reste de la nuit à changer les draps et le câliner. Le lendemain, son père l’emmène chez la nounou à 7h30 comme d’hab, et je me recouche. A 8h30 le téléphone sonne : Louis a revomi, ma nounou me demande de venir le chercher. Je m’effondre : je suis à quelques heures du terme, crevée, sans aucune solution de garde si je dois aller à la mat’. J’appelle mes parents à la rescousse, qui font leur valise direction Dijon pour m’aider et garder Louis. Je me dis que je vais accoucher avec la gastro…. #payetonstress

J-1, nuit du jeudi à vendredi. A 3 heures du mat’, j’ai l’impression d’avoir perdu un peu des eaux. Pas grand-chose. Je suis dans le gaz, je n’en suis pas sûre, je me recouche. A 6 heures, quand le réveil sonne, je reperds des eaux, dans une quantité plus importante. Plus de doutes, une douche, petit déj, on réveille mes parents, donne les dernières indications pour s’occuper de Louis, et on part à la mat’. On m’examine, ouverte à 1, col pas favorable, les tests montrent que la poche des eaux est bien fissurée.

Risque d’infection, il faut rester à la mat’, mais n’ayant pas de contractions, il faut attendre. La fissure va entraîner la libération d’ocytocine, qui elle-même va entraîner les contractions. Si rien dans les 24h, déclenchement.

On me monte en chambre, au milieu des mamans et de leurs bébés. Mon berceau à moi est vide, mais la sage-femme est confiante : pour un 2ème enfant, le travail devrait commencer spontanément assez rapidement. Je reperds des eaux, régulièrement, mais pas l’ombre d’une contraction. Je passe l’aprèm à sautiller sur le ballon, à marcher, à sauter dans les escaliers, ce qui engendre quelques contractions, mais elles ne sont ni douloureuses, ni régulières. En fin d’aprèm, je suis ouverte à « 1 presque 2 », autant dire que dalle, ça ne servait à rien de s’exciter et de transpirer. A 22h le monito ne montre toujours pas d’amélioration, épuisés on suit le conseil de la sage-femme : dormez, et on verra ça demain. On dort.

Jour J : A 5h du matin, nouveau monito, le pire de tous : après ces quelques heures de sommeil, la courbe est désespérément plate. Aucune contraction. Je demande si je peux voir le gynéco là, parce que ça commence à faire long : Ouh non, il dort, je peux pas le réveiller, surtout pour lui dire que vous n’avez pas de contractions. On va attendre l’arrivée du prochain gynéco de garde.
– Vers quelle heure ?
– Pfou, ça on ne sait jamais, des fois 9h, des fois 9h30…

Bon. Elle me précise que si j’ai le col est favorable, ce sera la perf’ avec accouchement dans la foulée, sinon, on me posera un tampon, pour déclencher la maturation du col puis les contractions.

Dans ce cas, il faut remonter en chambre, et attendre encore et toujours les contractions. J’ai envie de pleurer. Non mais sérieux il va falloir attendre encore combien d’heures ? Combien d’heures avec les messages des proches qui te demandent fébrilement si tu as accouché ou qui te disent qu’ils vont monter à Dijon, alors que bordel tu es juste dans ta chambre à attendre. Pour accoucher, il faut passer en salle d’accouchement, mais ça personne ne le comprend.

Je cherche des témoignages sur Internet (note à moi-même : ne jamais chercher des témoignages sur Internet) et je tombe sur tout un tas d’histoires cauchemardesques, qui finissent en césarienne au bout de 3 jours. Autant dire que je ne suis pas super confiante.

A 8h, mon mari qui a passé la nuit sur la banquette à côté de moi file prendre une douche à la maison. De toute façon il ne se passe rien.

8h30, youhou, on ne m’a pas oubliée, on m’emmène voir une sage-femme de la salle d’accouchement qui va me faire un petit bilan. Trop contente, enfin ça bouge ! Elle s’appelle Emilie, elle a la pêche, et ça colle tout de suite.
Je suis ouverte à 2, le col est favorable, zou, on va passer dans la salle d’accouchement avec le graal : la perf’ de déclenchement. J’ai envie de lui sauter au cou. Elle a un enthousiasme sans faille, n’arrête pas de me dire que ça va être trop cool, qu’elle est contente, que c’est super, un puits d’optimisme et d’énergie qui ne quitte jamais son sourire !!

J’accroche bien avec elle et je me dis que la chance a peut-être tourné quand elle m’annonce, d’expérience, la naissance pour entre 15 et 19h. J’appelle le papa qui lui aussi n’y croyait plus et qui écourte sa douche bien méritée après cette nuit pourrie. « On se retrouve en salle d’accouchement !! ».

9h30, on me pose la perf d’ocytocine. Les contractions arrivent direct, de belles courbes régulières, et de plus en plus fortes : Emilie augmente la dose peu à peu.

10h30 : pose de la péri, je commence à morfler.

11h30 : contrôle du col. Allez ça serait super chouette si vous étiez à 4-5 ! me dit Emilie. Je me dis que 3 ça serait déjà bien. Bingo : je suis à 5 !

12h30 : Vous pensez être à combien là ? Vu l’intensité des contractions, je tente un 8. Nan, vous êtes à 10 ! Trop bien, c’est la classe, je suis trop contente ! Moi aussi ! 🙂 Je prépare le lit et le matos, et je vais chercher le gynéco. Poussez un coup pour voir ? Ah oui c’est top, dans pas longtemps elle est là. Vous vous méfierez quand même si un jour vous avez un troisième enfant parce que vous contractez bien.

12h45 : 5 minutes après son départ, je contracte tellement bien que je sens que ça « glisse », je la rappelle pour lui dire qu’on va peut-être se dépêcher. Elle me demande de repousser un coup : oui, on va se dépêcher.

13h et quelques : on commence la poussée avec elle. Bébé se fraye vite un chemin. Le gynéco arrive tranquillou, elle a juste le temps de lui dire « mettez vos gants si vous voulez récupérer la petite ». Finalement il n’aura pas le temps, il se met sur le côté du lit et la laisse faire. C’est elle qui la sort et qui la met sur mon ventre. On pleure, on la trouve belle, Ma Garance chérie est née en 30 heures et 5 poussées (cherchez l’erreur).

Je sens à peine la « couture » (3 points de suture, ça a recraqué au même endroit que pour Louis, même si quelques heures après ça va être une autre histoire), le placenta, tout ça. On n’a d’yeux que pour elle, elle qui agrippe ma main avec les deux siennes et qui plante son regard dans le mien. Je vous l’avais dit : c’était mal barré, mais ça s’est super bien terminé.

Un accouchement qui n’a rien eu à voir avec le premier, mais dont je garderais c’est certain un souvenir impérissable. Comme quoi, oui c’était possible d’avoir deux fois de la chance 🙂

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